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La Grande Guerre (1914-1918)

image soldats de guerre de 1914-1918

Grande Guerre

Après l'Armistice, les femmes vont-elles rentrer à la maison ?

Avec le retour des soldats démobilisés à partir de la fin de l’année 1918, les femmes vont retrouver l'ordre existant avant le conflit : les hommes qui ont la chance de revenir souhaitent reprendre la place qui était la leur avant leur départ, au sein de leur foyer tout comme dans les emplois qu’ils occupaient avant la guerre. Toutefois, les effets du premier conflit mondial sur le travail féminin sont en réalité plus profonds que les contemporains n’en ont eu conscience.

participation des femmes à la grande guerre de 14-18

Après la guerre, le retour au « temps d’avant » ?

D’abord majoritairement soutenues par la population, les grèves du printemps 1917 ont fini par inquiéter, car elles renvoyaient d’une part à la crainte d’une pénurie de munitions, plus que dommageable évidemment en temps de guerre, mais aussi à l’angoisse d’une forme de prise de pouvoir par les femmes, qui n’avaient pas hésité à se lancer dans un mouvement social teinté de revendications politiques.

quelle est la place de la femme après la guerre de 14-18

La peur de l’inversion des genres est cependant plus fantasmée que réelle, car la guerre a eu plutôt tendance à renforcer les rôles sexués, comme le montre l’existence de figures féminines traditionnelles : ainsi celle de l’infirmière, le fameux « ange blanc » des soldats, ou celle encore de la marraine de guerre, créée dès 1915 pour apporter du réconfort aux soldats originaires des département occupés coupés de leur famille, puis à l’ensemble des poilus souhaitant obtenir leur dose de réconfort et de douceur féminine. Dans certains cas cependant, la période de la guerre a effectivement été pour les femmes synonyme de liberté, et certaines ont pu être grisées par les responsabilités nouvelles qui leur étaient offertes. C’est ce qui ressort en tout cas des témoignages recueillis par les historiens et historiennes dans les années 1960-70, quand on s’est préoccupé de recueillir la parole de ces femmes désormais âgées qui avaient une vingtaine d’années au moment du premier conflit mondial.

Il est vrai qu’en 1914-1918 semblent se dessiner pour les femmes des opportunités nouvelles, avec par exemple l’ouverture aux femmes de bastions masculins : ainsi à partir de 1918 l’École centrale accueille-t-elle des femmes.

En réalité, à quelques exceptions près la situation que l’on observe pendant la guerre n’est que la poursuite d’évolutions entamées avant le conflit, à partir du dernier tiers du XIXe siècle : c’est depuis cette époque que les « services » – ce qu’on appellerait aujourd’hui le secteur tertiaire – ont commencé à se féminiser, tandis que se dessinait une très timide ouverture aux femmes de certaines professions comme celles de médecin ou d’avocat. Dans beaucoup d’autres domaines en revanche, les femmes n’ont été considérées que comme des remplaçantes temporaires, ce que résume parfaitement une formule britannique de l’époque tout à fait transposable au cas français : en 1914-1918, les femmes ont remplacé les hommes « only for the duration of the war » – « seulement pour la durée de la guerre ».

Jeanne CHAUVIN première femme avocate en France

Portrait de Jeanne CHAUVIN 

Fille d’un notaire puis orpheline dès l’âge de seize ans, Jeanne Chauvin obtient deux baccalauréats, en Lettres et en Sciences, et deux licences, en Philosophie et en Droit en 1890, devenant ainsi la deuxième femme de France titulaire d’un diplôme dans le domaine juridique. Docteur en droit deux ans plus tard, elle devient la première femme de France à réussir cet examen. Jeanne Chauvin consacre d’ailleurs son doctorat aux professions accessibles aux femmes et aux inégalités juridiques existantes. Par la suite, Jeanne Chauvin enseigne dans plusieurs lycées parisiens pour jeunes filles, et professeur de droit elle incitera ces dernières à des carrières judiciaires. Dès 1897, Jeanne Chauvin se présente à la Cour d’appel de Paris pour prêter serment en tant qu’avocate. Mais cela lui est rapidement refusé car la loi n’autorise alors pas les femmes à exercer la profession d’avocat, exclusivement masculine. Ce n’est que trois ans plus tard, grâce à la loi de 1900 qui autorise les femmes à plaider que Jeanne Chauvin prêtera serment comme avocate au barreau de Paris. Jeanne Chauvin devient ainsi, en 1907, la deuxième femme à prêter serment après Olga Petit, mais la première avocate de France à plaider.

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